La dependance affective

Publié le 2 Mai 2010

"J'entends parfois des personnes me dire : « ah mais non, je ne suis pas dépendante affective : j'ai quitté mes parents depuis longtemps, j'ai fait ma vie, je me suis mariée, j'ai des enfants, je suis chef d'entreprise, j'ai des gens qui travaillent pour moi, » ou « je vis seule, je m'assume très bien, je suis totalement indépendante » ...
 
Il ne faut pas confondre indépendance affective et indépendance financière, matérielle, sociale, ... car la dépendance affective relève, comme son nom l'indique, de l'affectif. Autrement dit : de la nature de nos liens, de nos relations avec les autres et, en particulier : les parents, et les relations amoureuses et même amicales et de la manière dont nous les vivons.
 
Quel est l'élément le plus marquant de la dépendance affective ? C'est dans le rapport aux autres qu'on le voit, dans cette attente qu'on a vis à vis des autres, pour nous aimer, nous consoler, nous valoriser, ... bref, nous apporter tout ce qui nous manque. La dépendance se place bien là : dans le fait qu'on attend des autres ce que nous devrions nous apporter nous-même. J'ai entendu certains propos comme « depuis que je la connais, je suis redevenu dépendant affectif » : non, on ne redevient pas dépendant affectif, on l'est ou on ne l'est pas, simplement quand l'affectif n'est pas en jeu, cela peut passer inaperçu.
 
Contrairement à ce qui est souvent dit, je pense que l'inverse de la dépendance n'est pas l'indépendance, qui est le fait d'être totalement détaché des autres, mais l'autonomie, qui est le fait de savoir s'assumer seul, sans pour autant renier le lien aux autres, car nous aurons toujours besoin des autres, toujours besoin d'être aimé ... le tout étant de ne pas tomber dans la dépendance où là, si on a tant besoin des autres, c'est parce que justement on ne s'assume pas seul. La différence se trouve là, entre complémentarité et « supplémentarité » : quand on est complémentaire, on a besoin de l'autre pour vivre, quand l'autre apporte quelque chose de supplémentaire, on n'a pas besoin de lui pour vivre, mais l'on apprécie qu'il soit là parce qu'il nous apporte quelque chose, au lieu de combler quelque chose ...
 
Je suis convaincue que, lorsqu'on est dépendant affectif, il y a cette part en nous qui est restée enfant, d'où certains comportements infantiles (caprices, bouderies, ...), il y a également quelque chose de l'ordre de la fusion, d'où une confusion entre soi et l'autre et une difficulté à accepter l'altérité et, enfin, il y a la peur de l'abandon, du rejet, d'où une peur panique de la rupture, de la séparation. Sans oublier, bien sûr, que ce type de dépendance est inhérente à une mauvaise estime de soi, donc un manque de confiance en soi, un manque d'assurance, souvent même une timidité exacerbée, ...
 
Certains définissent la dépendance affective essentiellement par le manque d'amour dans l'enfance. Comment expliquer alors que certaines personnes qui ont un ressenti plutôt positif de leur enfance, qui disent elles-mêmes avoir été choyées, couvées, aimées, présentent tous les symptômes de la dépendance affective ?
 
Je pense, quant à moi, que le manque d'amour (ou un ressenti de manque d'amour) n'est pas suffisant pour expliquer la dépendance affective. Il se peut aussi que la personne qui a été choyée, couvée, aimée souhaite retrouver cet état de « béatitude » une fois adulte, parce qu'elle n'a pas dépassé le stade de la fusion. Il se peut encore que, bien que la personne ait le sentiment d'avoir été aimée, elle ait inconsciemment l'impression (à tort ou à raison) de ne pas avoir été aimée pour elle-même mais pour quelque chose (une mission que ses parents lui ont inconsciemment attribuée) ou quelqu'un qu'elle représentait aux yeux de ses parents (un frère mort-né, par exemple).
 
Pour finir avec ce premier « chapitre », j'ai tendance à penser que tout le monde, à ses débuts de vie d'adulte, est en dépendance affective, c'est à dire qu'il compte sur l'autre pour exister, il compte sur l'autre pour être reconnu, il dépend du regard de l'autre et de ce pouvoir qu'il attribue à l'autre. C'est son vécu, ses expériences, son entourage, sa façon de traverser et rencontrer tout ça, qui fera qu'une fois adulte il s'en débarrassera ou pas, à plus ou moins long terme. Et c'est là que peut se construire ce qu'on appelle la maturité affective. Il se peut que, pour des raisons particulières : enfance maltraitée, parents absents, abandon, ... le travail à faire soit plus long, plus compliqué, et nécessite un accompagnement, alors que, pour d'autres, l'autonomie affective viendra d'elle-même. Mais si j'en juge par les nombreuses rencontres que j'ai faites, beaucoup d'adultes n'ont pas fait ce travail là.
 
 
 
Le fonctionnement du dépendant affectif
 
La personne en dépendance affective manque, on l'a vu, de confiance en elle, d'assurance et peut être atteinte d'une timidité exacerbée : elle va donc réclamer souvent de l'attention, demander qu'on la rassure (sur sa beauté, sur ses qualités, sur sa manière de faire les choses, ...), attendre une reconnaissance pour ce qu'elle donne à l'autre ou pour ce qu'elle fait pour l'autre. Si ce qu'elle attend ne vient pas, elle peut : faire la tête, se vexer, se mettre en colère, faire du chantage. Cette dépendance se vit au détriment de ses relations sociales, amicales, amoureuses ou familiales.
 
Dans le milieu professionnel, cette personne ne supporte pas la critique (même constructive), elle se vexe donc facilement, ou peut se mettre à pleurer car la blessure est trop grande pour elle, elle a également tendance à « affectiviser » ses relations et peut voir dans telle ou telle collègue, une mère, une soeur, ... ou, tout au moins, si elle n'en a pas conscience, vous, vous aurez le sentiment d'être parfois sa mère, celle qui rassure, réconforte, ... et les hommes pourront représenter pour elle : un frère, un père ... Là aussi, elle réclame l'attention, la reconnaissance. Elle a du mal à supporter d'être ignorée ou non félicitée, encouragée, remerciée, ...
 
Dans ses relations amoureuses, et c'est là où la dépendance affective va le plus être présente, évidente, voire encombrante, la personne éprouve un tel besoin d'amour et de reconnaissance qu'il va l'amener à supporter des situations, des comportements, des paroles ou des actes qui vont induire de nouvelles souffrances pour elle. Elle est "prête à tout" pour ne pas être rejetée, abandonnée, quittée, ... Elle peut alors accepter d'être rabaissée, humiliée, battue même, et accepter de passer souvent après l'autre, de se taire, de passer par dessus ses principes, ses croyances, ses valeurs. Elle peut également renoncer à ses amis, renoncer à ses projets, voire supporter les infidélités de son conjoint ... mais cela ne se fera pas sans contrepartie car alors, la personne va devenir jalouse, suspicieuse, va aller fouiller dans les affaires de son conjoint, va le surveiller, et sa confiance en l'autre déjà limitée va se réduire comme peau de chagrin. Enfin, la personne dépendante affective aura beaucoup de mal à supporter la séparation, la rupture. L'idée même la panique. Elle peut mettre des années à se détacher de l'autre, et ce, d'autant plus qu'elle va (ou qu'elle a) idéalisé cette relation ... et si je dis « elle », c'est parce que je parle de « cette personne », mais cela est autant valable pour les hommes que pour les femmes.
 
Dans ses relations sociales, cette personne peut donner beaucoup ... elle pense  donner par générosité, empathie, altruisme ... en fait, elle donne pour recevoir ... ce qui n'empêche pas qu'elle puisse être effectivement généreuse, empathique et altruiste, mais il y a cette attente au bout du compte, pour laquelle elle est prête au sacrifice et si ce sacrifice n'a pas de résultat, elle peut entrer dans de violentes colères, dans une rancoeur interminable ; d'ailleurs, la personne atteinte de dépendance affective est souvent rancunière, parfois au point même qu'elle peut oublier tout ce que vous avez fait de bien pour elle, et garder en tête la seule chose que vous avez faite et qui l'a blessée.
 
Elle a tendance à se positionner en tant que "sauveuse" de l'autre qui est malheureux, drogué, alcoolique, en difficultés financières, sociales, ... et cela aussi bien en amour qu'en amitié, ou dans le cadre d'un travail social, d'un bénévolat, ... mais à travers l'autre, c'est elle qu'elle cherche à sauver et, en même temps, s'occuper de l'autre lui évite d'avoir à se pencher sur ses propres souffrances.
 
Son besoin d'amour et d'attention peut amener la personne à manipuler pour l'obtenir. Elle peut faire du chantage affectif, ou pire : au suicide. Elle va chercher à vous attendrir, à vous faire fléchir, ... elle va faire appel à vos bons sentiments pour obtenir ce qu'elle veut : un moment d'attention, une visite, un cadeau, ... Elle va provoquer votre compassion. Elle peut également chercher à culpabiliser l'autre. Mais elle ne le dira pas clairement, comme dans toute manipulation. Plutôt que de vous dire : « ça me ferait vraiment plaisir que tu viennes me voir », elle va vous dire : « je suis toute seule, personne ne vient me voir, ... » ou « je suis malade, je ne peux pas aller chercher mes médicaments » (alors qu'elle a tous les moyens de se faire livrer).
 
Enfin, la colère qu'elle peut finir par ressentir (parce qu'elle n'est pas aimée autant qu'elle l'attend, parce qu'elle donne et ne reçoit pas, par peur de perdre l'autre, ...) va amener la personne à l'agressivité et à la violence. Beaucoup d'hommes se retrouvent ainsi piégés par leur dépendance, plus que les femmes qui ont d'autres moyens d'exprimer leurs émotions, leurs ressentis. En effet, nos conditionnements sont tels que les femmes sont plutôt autorisées à s'exprimer alors que les hommes sont plutôt incités à se taire. Cela va donner un peu comme une cocotte minute qui n'en finit plus d'exploser.
 
 
 
En résumé, ses comportements vont être les suivants :
 
Elle a tendance à penser que l'amour peut tout, et peut ainsi nouer des relations qui, d'évidence, sont vouées à l'échec mais pas pour elle : son amour peut changer l'autre.
 
Elle a du mal à s'affirmer, à dire qu'elle n'est pas d'accord, à exprimer ses idées propres par peur d'être rejetée, et craint le conflit par peur de la rupture.
 
Elle a également peur de poser des limites, peur de froisser ou de blesser si elle dit ce qu'elle pense.
 
Elle a l'impression de donner tout le temps (et est capable, effectivement de donner beaucoup) et de ne pas recevoir autant. Elle est même prête à faire d'énormes sacrifices « pour l'autre ». Paradoxalement, elle peut avoir de la difficulté à recevoir (un compliment, un cadeau, ...).
 
Son sentiment d'être « nulle » l'amène à se focaliser sur ce qu'elle ne sait pas faire, à juger négativement ce qu'elle sait faire, ou tout au moins à le juger sans importance, à l'amenuiser, tout en attendant de l'autre qu'il reconnaisse et valorise ses qualités, son travail, ses aptitudes, ...
 
Elle a peur du regard de l'autre, a le sentiment d'être jugée quasi en permanence. Il lui suffit de voir deux personnes discuter ensemble pour imaginer que ces personnes parlent d'elle et en mal, évidemment.
 
En même temps, elle a besoin de plaire, de séduire, d'être au centre de l'attention, mais parfois sa timidité et/ou ses peurs l'en empêchent.
 
Elle est souvent insatisfaite, mais ne peut mettre de mots sur son insatisfaction ou va donner des raisons faciles, apparentes.
 
Elle est souvent possessive, voire exclusive, aussi bien avec son conjoint qu'avec ses amis.
 
Enfin, elle peut se sentir facilement coupable et se compare souvent aux autres.
 
 
 
On le voit clairement, dans cette manière qu'elle a de croire qu'on parle d'elle, d'imaginer qu'elle est forcément coupable si telle personne se comporte de telle ou telle façon, de se focaliser sur ce qu'elle fait pour les autres, etc. qu'elle juge le monde par rapport à elle, que c'est « elle et les autres », ... en effet, j'ai remarqué que la dépendance affective induisait un certain égocentrisme, comme si tout ce qui se passe autour de la personne qui en est affectée était en lien avec elle.
 
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la personne dépendante affective est souvent dans le déni : pour ce qui concerne ses vraies responsabilités, elle dit souvent que « c'est la faute des autres » (ou de la société, des circonstances, etc.).
 
Ce type de dépendance peut amener à d'autres syndromes : quelque chose qui ressemble un peu à de la paranoïa (puisqu'on pense que tout le monde ne regarde que soi, n'écoute que soi, ...), une lègère hypocondrie également : un autre moyen d'attirer l'attention sur soi, etc. ... enfin, les personnes dépendantes affectives souffrent souvent d'angoisses et/ou de compulsion. Ces angoisses peuvent amener certaines personnes à chercher à les oublier dans l'action car l'action apaise l'angoisse : cela va donner des hommes « battants » professionnellement parlant, des maniaques du ménage, des hyperactifs, des femmes au foyer avec de multiples activités, ...
 
Pour moi, il existe différents niveaux de dépendance affective, on peut n'avoir que quelques-uns (environ la moitié) des symptômes décrits ci-dessus, comme les avoir tous ... On peut prendre conscience de certains comportements comme s'enfermer dans le déni. On peut arriver à contrôler plus ou moins sa jalousie, par exemple, ou vivre un véritable enfer. Mais ne perdons pas de vue que le dépendant affectif souffre énormément, à la fois de ce vide en lui, de ce manque d'amour, de ce besoin de reconnaissance, et à la fois des conséquences de son comportement qu'il n'arrive pas à contrôler.
 
Certains affirment que cette dépendance peut amener à certaines addictions comme la drogue, l'alcool, la cigarette, le jeu, ... ou le sexe. Je pense que c'est assez pertinent même si l'on n'est pas forcément dépendant affectif si l'on est dépendant au jeu.
 
 
 
Le contre-dépendant affectif ?
 
Ce que certains appellent le contre-dépendant affectif, est un fait une personne qui souffre également de dépendance affective et pour les mêmes raisons mais qui dont le fonctionnement sera inversé : au lieu de vouloir s'attacher à tout prix, il aura peur de l'engagement. Ainsi, il pourra souvent hésiter, balancer, entre l'amour dont il a besoin et sa peur d'étouffer, d'être perdu dans l'autre.
 
Il peut, au début d'une relation, chercher à séduire, à aller dans le sens de la relation et puis, peu à peu, se détacher, ne plus chercher à séduire, s'éloigner. Il pourra ainsi, lorsqu'il est en couple, focaliser son attention sur les enfants ou le travail, pour éviter une intimité qui le perturbe. Parfois, il va se résigner à vivre en couple, tout en maintenant un certain évitement vis à vis de l'autre. Son désir sexuel aura tendance à s'émousser.
 
Le contre-dépendant vit au sein du couple dans un mélange de colère, de frustration, de doute et de culpabilité. Il se sent coupable d'avoir envie de rejeter l'autre. Et ce ressenti sera d'autant plus exacerbé s'il vit avec un dépendant affectif.
 
Il a moins de mal à envisager la rupture, il a même tendance à la provoquer, malgré son sentiment de culpabilité et ses hésitations. Mais il a autant peur de se retrouver seul.
 
Pour ma part, je me demande s'il est bien utile et réaliste de faire ce clivage entre dépendant et contre-dépendant ... Si je me réfère à un certain vécu, où la personne pouvait être effectivement considérée comme une dépendante au début de sa relation : désir d'attachement, engagement pris sans hésitation, désir de fusion, ... par contre, au cours de la relation et particulièrement vers la fin, cette personne répondait plus au portrait du contre-dépendant : éloignement, désir et reconnaissance de l'altérité, prise de décision de la rupture. Donc, j'aurais tendance à penser que ces deux portraits sont un seul et même processus, vécu différemment selon les personnes et mêlant plus ou moins les deux façons de fonctionner.
 
 
 
D'où vient la dépendance affective ?
 
... ou, j'aurais tendance à dire : qu'est-ce qui peut la renforcer, l'aggraver, la rendre « pathologique » ?
 
D'abord, il y a la manière dont la mère vit sa grossesse : est-elle désirée ou subie ? Se sent-elle prête à assumer cette grossesse puis son rôle de mère ? Que ressent-elle pour son bébé ? Que vit-elle à ce moment là qui aura des conséquences sur le ressenti du foetus ?
 
Ensuite, nous l'avons vu plus haut, j'ai parlé de fusion : la fusion originelle (ou symbiose), c'est justement la période de la gestation, quand l'enfant est encore dans le ventre de sa mère, qu'il ne fait « qu'un » avec elle et ressent ce qu'elle ressent, vit ce qu'elle vit, du moins en partie. Pour moi, il existe quatre grandes « ruptures » qui mènent peu à peu l'enfant à l'adulte.
 
La première de ces « ruptures » a lieu au moment de la naissance qui peut laisser des traces plus ou moins importantes, traumatiques, selon la manière dont la mère a vécu la grossesse cette naissance, et selon la façon dont elle accueille le nouveau né.
 
La seconde « rupture » a lieu quand l'enfant prend conscience de son existence propre et qu'il arrive à se différencier de sa mère. Là aussi, la manière dont la mère vit cette période peut influencer le ressenti de l'enfant.
 
La troisième « rupture » a lieu au moment de l'adolescence, quand l'enfant fait ses premiers pas vers la vie d'adulte et est partagé entre les deux ... il a à la fois besoin de ses parents et besoin de s'en détacher ...
 
La dernière rupture, c'est quand l'enfant entre dans la vie d'adulte, en quittant le nid familial, et se lance dans une vie professionnelle, et connaît une véritable autonomie.
 
Ces quatre ruptures sont vécues différemment selon les individus, selon aussi leur environnement familial, la manière de vivre de leurs parents, ce qu'eux-mêmes vivent à travers leurs enfants, etc. Il n'est pas rare de voir une mère de 45 ans et une fille de 25 ans être encore très fusionnelles, ne faisant rien ou presque l'une sans l'autre. Et ces ruptures prennent une bonne part dans la dépendance affective, notamment dans la peur de l'abandon, du rejet, de la séparation, ...
 
Ensuite, il y a le manque d'amour dont j'ai déjà parlé ... or, l'amour est la principale nourriture du bébé, puis de l'enfant ... c'est lui qui va lui permettre de se construire, de se construire une bonne image de lui-même, une confiance, une assurance, ...
 
Puis, il y a la notion de sécurité : si l'enfant n'a pas été sécurisé par ses parents – c'est le cas, par exemple, avec des parents incohérents, instables, ou insécurisés eux-mêmes- il grandira avec une peur en lui, et recherchera cette sécurité, notamment par le biais de l'amour.
 
Il y a enfin, tous les comportements qui peuvent induire en l'enfant le sentiment d'être inutile, nul, pas aimable ... avec des parents qui humilient, qui rabaissent, qui ont des « petites phrases qui tuent » du genre : « tu es un bon à rien », « tu es bête », «ça ne m'étonne pas que tu n'y arrives pas ! », « mais tu ne comprends jamais rien à rien ! », « qui voudrait bien de toi ? », etc.
 
 
 
Les solutions ?
 
Il y en a ! mais il faut d'abord une prise de conscience, de son fonctionnement d'abord, puis du fait que ce n'est pas, comme on le croit, de l'autre que va venir la solution mais de nous-même. Ce n'est pas l'amour de l'autre qui va nous combler mais c'est l'amour que l'on a pour soi même. Ce n'est pas le regard de l'autre qui va tout changer mais le regard que l'on porte sur soi-même.
 
Une fois cette prise de conscience effectuée, avec ou sans aide, on peut entreprendre une thérapie, afin de comprendre ce qui s'est joué, comment cela s'est joué, comment on en est arrivé à de telles croyances comme « personne ne peut m'aimer » ou « entre elle et moi, c'est forcément elle qu'il choisira ».
 
Ensuite, il faut nourrir son enfant intérieur, cet enfant que nous avons été, qui n'a pas été aimé, valorisé ... Il faut lui parler, le consoler, le réconforter, l'aimer, le reconnaître ...
 
Et puis, on peut aussi se détacher de toutes les actions qu'on a mis en route pour combler ce vide qu'on n'arrive pas à remplir : ne plus faire du sport pour compenser mais pour se faire du bien, ne plus courir après n'importe quelle activité mais au contraire, prendre des moments pour ne rien faire, penser à soi, se faire plaisir, prendre le temps ... et choisir une activité en pleine conscience, se remplir de choses bonnes, gratifiantes pour soi.
 
Enfin, il faut se détacher de l'attente qu'on a envers l'autre, en faisant le deuil de l'amour qu'on attend toujours de ses parents.  Parce que c'est bien là le noeud du problème. Ce qui implique généralement une bonne discussion avec eux. Soit ils reconnaissent notre ressenti et cela facilite les choses, ou ils ne reconnaissent rien et c'est une étape supplémentaire par laquelle il faut alors passer : faire sans eux."

 

Pascale Piquet

Rédigé par Kilou

Publié dans #En sortir

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
Merci pour la richesse de cet article... Je souffre également de dépendance affective. On se sent tellement seule dans les périodes de crises (séparation).
Répondre
E
Une article très interessant...manque plus que la prise totale de conscience !
Répondre
M
Tres interessant, merci beaucoup pour cet article.<br /> J'ai une question pour vous...Est-ce que les victimes du PN ont generalement tendance a souffrir de dependance affective?
Répondre
A
J'aime infiniment cette article.
Répondre
L
Bonjour,<br /> Je voudrais savoir si il y a des associations ( telephonique) pour parler de la dependance affective et avoir des renseignements? Vivant avec un DA je voudrai en savoir plus sur l'attitude a adopter!<br /> Merci
Répondre
K
Il y a des livres mais pas de spécialiste de la dépendance affective a part un psychothérapeute.
H
Bonsoir .<br /> Je croix que c est mon cas exactemnt. Comment je puus guerire de tout ca ??
Répondre
K
En faisant une psychothérapie Hayet.
W
Merci beaucoup pour cet article qui livre pas mal d'informations. encore merci
Répondre
M
xxxx
Répondre
C
bonjour,<br /> que faire alors lorsqu on prend conscience de ce probleme ? suis contre dependante ou dependante ?et mon mari ? nous vivons une histoire tres compliquee depuis 16 ans ....lui, enfant de la maltraitance....moi non desiree ( une sœur handicapee avant moi)<br /> que jouons nous donc ? une tcc suffit elle ? j hesite a partir et me separer de mon mari....difficile sans que je comprenne jusqu a aujourd hui pourquoi une telle indecision .....je souffre d aimer. et je ne souhaite plus .<br /> merci pour vos lumières<br /> christine
Répondre
K
Quand vous prenez conscience du problème, je crois qu'il est utile de vous faire aider par un psy de couple afin que vos chemin ne se séparent pas. Changer ses mécanismes n'est pas facile et même déstabilisant. Est ce une vraie dépendance affective? d'où vient-elle? Comment se manifeste t-elle? et comment y remedier?...il y a bcp de choses à voir, seuls c'est compliqué.<br /> Le triangle de Karpman montre bien que nous pouvons passer de victime à bourreau dans nos systèmes de défense ou parce que nous ne connaissons rien d'autre. C'est schématisé bien sûr, il y a du travail.
V
ca avait l'air super interessant mais ecrit en rouge c'est ben trop dure a lire et l'article est super long mal de tete apres deux paragraphe oufff
Répondre
K
Veuillez m'excuser, j'ai rectifié la couleur pour que ça soit plus facile à lire ;)
C
COMPENSATION DES DÉSIRS AFFECTIFS.fermaton.over-blog.com
Répondre
A
<br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> Je viens de lire czet article et je peux certifier que la dépendance affective est une véritable maladie ... je suis dépendante et ce que j'ai vécu est un enfer ... je suis en partie<br /> responsable de ce que j'ai vécu car je me suis investie dans une relation pour être reconnue , aimée....avec un homme couvert de dettes que j'ai aider à sortir des problèmes financiers ensuite<br /> par peur de le perdre j'ai proposé d'acheter une maison ensemble , de sa marier ...mais je n'ai pas vu qu'il était alcoolique ...je n'ai pas voulu voir <br /> <br /> <br /> prise au piège du mariage, j'ai cru pouvoir le sauver grâce à mon amou, à mon asservissement ...j'ai enduré les calomnies, les mots qui blessent, pardonner d'atre trompée ....<br /> <br /> <br /> et un jour la soupape a sauté <br /> <br /> <br /> j'ai agressé la maîtresse de mon mari ....<br /> <br /> <br /> je suis divorcée depuis un an, en attente d'être jugée pour mon agression <br /> <br /> <br /> je n'acepte pas mon geste , je souffre de n'avaoir pas su aider mon mari <br /> <br /> <br /> et je ne pense qu'aux 3 années de complicité, de fusion, de bonheur <br /> <br /> <br /> je suis dépendante affective et je souffre de ne savoir en sortir, j'ai peur des rencontres, j'a peur de moi<br /> <br /> <br /> je donne à mes enfants sans compter et pourtant je ne suis pas respectée. Encore de la dépendance affective ....<br /> <br /> <br /> Je travaille pour faire plaisir aux autres au bureau, toujours à rendre service, faire ce que les autres ne veulent pas faire pour etre reconnue et appréciée par les chefs ....<br /> <br /> <br /> pourtant on ne m'invite pas lors de sorties à midi, on ne prend pas de mes nouvelles quand je sui malade ....je donne mais trop ...je ne suis pas respectée parce que je ne me respecte pas <br /> <br /> <br /> je ne suis pas aimée  parce que je ne m'aime pas <br /> <br /> <br /> je suis dépendante affective et je suis malade <br /> <br /> <br /> je ne désespère pas de sortir de ce comportement mais le travail est long ....<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
C
bonjour Anne,<br /> je suis touchee par votre temoignage ....<br /> moi aussi j ai pose des actes dans mon passe mais heureusement, sans conséquences pour moi .....je comprends . <br /> je vous souhaite du courage et j espere que vos soucis se regleront car je sais que malgré tout, nous sommes des personnes hypersensibles et géniales !!!!!<br /> christine
L
<br /> Bonsoir,<br /> <br /> <br /> Je crois Bob qou Killou ue vous n'êtes pas ou plus dépendant d'un point de vue affectif. L'auteur de cet article croit en l'amour, la solidarité, le partage, la reconnaissance seulement SANS<br /> SOUFFRANCE. Il s'adresse à un public comme moi qui ne connait pas les codes pour entrer en relation avec l'autre, un autre non nocif pour lui, qu'il choisit et qu'il sait mettre à distance pour<br /> une relation superficielle si elle se révèlait toxique, une juste posture sans heurt, sans dramatisation... sans souffrance excessive. Il ne nie pas qu'il y ait des manipulateurs ou autres. Il ne<br /> donne pas une vision idyllique du couple. Il est écrit au mieux. Si vous ne souffrez pas plus que ça Bob dans votre relation à autrui, cet article ne vous parle pas. Sinon cela entérine le fait<br /> qu'il y aurait une honte à souffrir dans les relations inter-personnelles. Je souffre et ne saurait le nier. Je vois un psychiatre qui me guide pour retrouver une route convenable à mes yeux où<br /> je saurais dévier les pièges que je me tends à moi-même...par exemple, être une proie idéale pour d'autres dépendants affectifs, pour des manipulateurs, bref toutes personnes nocives. Cet auteur<br /> apporte une reconnaissance à une souffrance souvent ignorée par beaucoup de gens ou qui l'ont connu mais ont baissé la garde.  Je vais m'arrêter là et remercier Madame Piquet. Je reprends ma<br /> route et je vais faire tout ce qui est possible pour ne pas m'égarer une fois de plus. "C'est en forgeant que l'on devient forgeron"...moi qui n'aime pas les adages habituellement. <br />
Répondre
K
<br /> Cette vision du couple est idéale mais dans la thématique de ce blog, la relation à l'autre est déséquilibrée voire abusive...La plupart des gens "abusés" ne sont pas d'égal à égal dans leur<br /> recherche affective, leur relation à l'autre. De ce fait il leur faut avoir les "armes" pour trouver l'amour, le vivre et se sentir exister (aussi) dans un échange respectueux, aimant et<br /> réciproque. Il n'est pas question de vivre une relation digne des contes de fées.<br />
Répondre
B
<br /> Bonjour<br /> <br /> <br /> je vous remercie pur votre texte qui est beaucoup plus nuancé que la plupart de ceux qui traitent de ce sujet.<br /> <br /> <br /> Toutefois, j'aimerais me faire l'avocat du diable en abordant la question de la dépendance affective sous un angle rarement choisi.<br /> <br /> <br /> Je trouve tout de même incroyable qu'on en soit arrivé dans notre société moderne à stigmatiser le besoin d'affection, d'attention et d'amour comme un problème qui doit être soigné. Faut-il que<br /> nous soyons devenus individualistes et égoïstes pour croire que ce besoin éminnement naturel doive être soigné, corrigé et jugulé. <br /> <br /> <br /> Il n'y a rien de plus merveilleux que le sentiment d'exister au contact de la personne que l'on aime, et ce n'est certainement pas la satisfaction nombriliste de son autonomie et de sa liberté<br /> (illusoire) qui peut lui être comparé.<br /> <br /> <br /> S'aider l'un l'autre, se parler et s'écouter, partager la vie, se compléter pour mieux vivre, franchir les obstacles ensemble, construire : voilà ce que représente la dépendance affective -<br /> expression délibérément choisie de nos jours pour sa résonnance péjorative, alors que cela désigne (aussi) la seule expérience fondamentale de l'existence - l'amour réciproque.<br /> <br /> <br /> Ce sont bien plutôt les idnépendants affectifs qu'il faudrait soigner : ils fabriquent une société de solitaires dont l'épanouissement se mesure à l'aune du vide de leur vie affective. À force de<br /> vouloir que tout soit parfait immédiatement dans un couple, plus personne ne veut construire. Nous vivons à l'ère du Kleenex !<br /> <br /> <br /> Loin de moi l'idée de prôner les vieilles valeurs du passé, mais je préférerais nous en être affranchis par la grande porte (l'Humanisme, le courage amoureux, le dialogue à tout prix), plutôt que<br /> par la petite (chacun pour soi, et la loi du plus brutal).<br /> <br /> <br /> Car l'indépendant affectif est brutal : son comportement induit de la violence, et personne ne semble vouloir le prendre en compte. Au contraire, on le glorifie pour sa capacité à survivre seul<br /> dans la jungle.<br /> <br /> <br /> Pourquoi ne pas écouter ce que nous dit le dépendant affectif ? L'homme ou la femme qui a le courage de bâtir sa vie sur la confiance réciproque d'un amour partagé et en dialogue constant ? C'est<br /> tout de même aure chose que d'imaginer une vie de couple où chacun est prêt à tout instant à se défaire de l'autre !<br /> <br /> <br /> Le pragmatisme a vaincu la beauté : dommage... Car une belle relation d'amour (c'est-à-dire toutes celles dont on ne parle pas), c'est quand chacun a mis le bras jusqu'à l'épaule dans la magie de<br /> la construction à deux.<br /> <br /> <br /> Les dépendants affectifs - les gens normaux selon moi - souffrent beaucoup, et je suis inquiet de constater qu'au lieu de les considérer comme des victimes, on les montre du doigt comme des<br /> malades en les invitant à suivre une thérapie qui a pour objet de les durcir, de les blinder, de les rendre insensibles.<br /> <br /> <br /> Et pur finir, je dirais ceci : j'ai la conviction que tous autant que nous sommes, nous ne cherchons qu'une chose - l'amour, la reconnaissance, le partage. Chacun, avec ses casseroles et ses<br /> carrences, fait ce qu'il peut : certains choisissent de ne pas trop s'impliquer dans les relations affectives (par peur d'êre confrontés à leurs démons), tandis que les autres ont lecourage de se<br /> jeter dans la piscine avec une infinie générosité (pour exorciser leurs démons). Hélas, dans la société actuelle, qui valorise l'individu et banalise les sentiments, les premiers sont considérés<br /> comme normaux, et les seconds comme anormaux.<br /> <br /> <br /> À réfléchir pour les générations à venir car si les enfants d'aujourd'hui ont pour modèle ce genre de schéma relationnel, il y a fort à craindre que la violence n'augmente. Pas la violence des<br /> armes, mais celle, plus incidieuse, qui nous fait perdre notre âme.<br /> <br /> <br /> Rien n'est plus humain que d'aimer, de souffrir, de se tromper, et nous grandissons en pardonnant et acceptant de construire par delà les obstacles.<br /> <br /> <br /> Merci !<br />
Répondre
C
merci Bob!! je vais partie de ces personnes qui expriment leurs sentiments et ou je pense que chacun fais ce qu'il peut avec ce qu'il posséde d'histoire de vie.. Pour ma part je suis montrée du doigt comme vous dites..et surtout bien evidemment d'aller me faire soigner!! un bien grand plaisir à vous lire..
J
Bob: Vous ne connaissez évidemment rien sur le sujet, et vous n'avez évidemment pas co-habité avec un dependant affectif. Vous écrivez de façon exclusivement philosophique alors que c'est un sujet on-ne-peut-plus medical et psychologique. Vous auriez dû vous abstenir de ce commentaire non pertinent et hors contexte. Vous faites-vous également l'avocat du Diable pour la violence conjugale et les alcoolisme? Tant qu'à y être...
F
<br /> et toi peux tu me répondre? y a til un moyen davoir son mail??<br />
Répondre
K
<br /> Cet article est de Pascale Piquet qui  s'est spécialisée dans le coaching sur la dépendance affective<br />
Répondre
F
<br /> Bonjour, je  suis éducateur spécialisé et j'ai aimé la facon que vous avez d'expliquer, je voudrais vous poser une question: parlez vous du dépendant affectif comme  mode de<br /> fonctionement principal ou  en terme de structure de personalité?  Par exemple les criteres que vous me donnez me fond penser à la personnalité narcissique ainsi que la personne<br /> hystrionique, cela donnerait par exemple une personne narcissique avec un mode de fonctionnement "dépendant affectif" avec comme outil la manipulation relationnelle passant par exemple par la<br /> séduction . bonne soirée. <br />
Répondre